Au mois de février 2022, la fondation néerlandaise ToxicoWatch publiait un rapport qui relevait la présence de concentrations élevées de dioxines dans les œufs de poulaillers domestiques et sur les végétaux à proximité de l’unité de valorisation énergétique du Syctom à Ivry-sur-Seine. L’étude établissait implicitement un lien entre l’incinération et la présence de ces dioxines, tout en reconnaissant dans sa conclusion que le lien n’était pas formellement établi.

Le Syctom avait, à l’époque, souligné les nombreux biais relevés dans ce rapport et notamment l’absence de points témoins en dehors de la zone d’influence de l’usine, qui auraient permis de comparer les valeurs obtenues et donc de qualifier l’origine de la pollution.

Il est important de rappeler que cette usine est classée ICPE (Installation classée pour la protection de l’environnement) et est, à ce titre, soumise à une règlementation stricte de ses rejets, dont les dioxines. Les valeurs mesurées en sortie de cheminée sont d’ailleurs systématiquement inférieures ou très inférieures aux valeurs limites règlementaires.

Suite à la parution de ce rapport, l’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a décidé de mener une étude régionale des teneurs en polluants organiques persistants dans l’environnement urbain. Les œufs de 25 poulaillers domestiques volontaires ont été analysés : 14 situés à proximité des trois usines du Syctom (Ivry-sur-Seine, Issy-Les-Moulineaux et Saint-Ouen) et 11 qui en sont éloignés.

La conclusion de l’ARS vient confirmer l’analyse faite par le Syctom lors de la parution du rapport de Toxicowatch, à savoir l’absence de lien avéré entre l’incinération et la contamination des œufs des poulaillers domestiques : « Les premiers résultats mettent en évidence une contamination de l’ensemble des prélèvements de sols et d’œufs par les trois familles de polluants organiques persistants analysées (dioxines, furanes et PCB). Cela signifie que ces trois familles de polluants organiques persistants sont potentiellement présentes dans tout l’environnement urbain, et non pas spécifiquement aux abords des incinérateurs. »

Dans l’attente de la parution de l’étude complète, le Syctom prend acte de ces résultats dont il ne peut se réjouir puisqu’ils mettent en lumière une pollution de fond de tout l’environnement urbain dense.