Mise à jour le 02/06

Un incendie majeur s’est déclaré le lundi 7 avril vers 19h45 au centre de tri des collectes sélectives du Syctom dans le 17e arrondissement de Paris. Le site était en fonctionnement au moment des faits. Le feu a pris dans une zone de stockage intermédiaire de papiers et cartons.

Ce centre, construit en 2019 et exploité par Suez, accueillait le contenu des bacs jaunes de 5 arrondissements parisiens et de 9 communes limitrophes. D’une capacité annuelle de 45 000 tonnes, il préparait au recyclage les déchets de plus de 900 000 habitants.

Malgré l’intervention rapide du personnel d’exploitation avec les dispositifs de sécurité disponibles sur place, le feu n’a pu être maîtrisé. Les sapeurs-pompiers de Paris ont été immédiatement alertés et sont intervenus rapidement. Les agents présents ont tous été évacués. Aucune victime ni blessé n’est à déplorer.

Aux côtés des équipes de l’exploitant Suez, des agents du Syctom étaient sur site dès le début du sinistre pour renseigner les pompiers sur la conception du site et les types de déchets présents. Le président du Syctom, Corentin Duprey, s’est rendu sur place aux côtés de la direction générale et de la direction de cabinet afin d’assurer le suivi de la situation avec les autorités locales présentes : Geoffroy Boulard, maire du 17ème arrondissement de Paris, Léa Balage El Mariki, députée de la 3ème circonscription de Paris, Antoine Guillou adjoint à la Maire de Paris en charge de la propreté de l’espace public, de la réduction des déchets, du réemploi, du recyclage et de l’assainissement, Nicolas Nordman, adjoint à la Maire de Paris en charge de la prévention, de l'aide aux victimes, de la sécurité et de la police municipale, et Laurent Nuñez, préfet de police de Paris.

Un dispositif d'urgence pour assurer la continuité du service public

Dès le soir du sinistre, une réorganisation complète des flux a été enclenchée :

  • Redirection vers les autres centres de tri du Syctom
  • Appui ponctuel de centres privés
  • Activation de conventions avec d’autres syndicats partenaires en Île-de-France (SIGIDURS, SIETREM…)

Cette solidarité entre acteurs publics et privés du territoire témoigne de l'engagement collectif en faveur d’un service public du traitement des déchets résilient, réactif et durable, au service de toutes et tous. 

Ce dispositif d’urgence a permis de gérer, sans rupture, les volumes de collecte, estimés à près de 1 000 tonnes par semaine.

Des dégâts matériels importants mais des impacts environnementaux minimes

L’incendie a ravagé les principales zones du centre (essentiellement les zones process et aval) excepté le bâtiment administratif qui semble avoir été épargné. 

Le rapport d’analyses du Laboratoire central de la Préfecture de Police de Paris comprenant également les mesures de qualité de l’air et des retombées prises par l’Agence Régionale de Santé Ile de France a été rendu. Il conclut à « l’absence d’impact de l’incendie dans les zones étudiées » excepté à proximité immédiate du site et devant la crèche située avenue Brunetière. En effet, les concentrations des substances « traceurs » de l’incendie « sont toutes nettement inférieures aux seuils sanitaires en phase incendie et aux seuils sanitaires post-événements ». 

Sécurisation du site

La sécurisation du site est la priorité. Dans le cadre d’une mission d’expertise en cours demandée par les assurances, un survol du site par un drone a été réalisé dans la matinée du 17 avril.  L’objectif était dans un premier temps de reconstituer une maquette 3d de l’extérieur du site avant de réaliser une seconde maquette de l’intérieur du site permettant d’étudier l’état de la structure. La préfecture de police de Paris avait décidé la fermeture du périphérique sur une courte durée afin de garantir les conditions de sécurité du survol.

Le Préfet de Police a pris un arrêté interdisant l’accès au bâtiment. Les interventions sur le site sont donc actuellement limitées et soumises à autorisation préalable. 

Afin de stabiliser la structure, conformément à l’arrêté de péril, une étude diagnostic a été lancée. Les premières actions à mener, à savoir notamment l’évacuation des déchets encore présents dans les zones amont et aval, ont été effectuées courant mai.

Un gardiennage est assuré depuis 24h/24 et 7j/7. Le renforcement du barriérage et une signalétique interdisant tout accès a été mis en place.

Les suites juridiques

Une enquête judiciaire est en cours à la demande du Procureur de la République. Elle a pour objectif de déterminer si des infractions pénales ont été commises.  

Le Syctom examine également précisément la répartition des rôles, obligations et responsabilités de chacun, notamment au regard des dispositions contenues dans le marché d’exploitation et a engagé une procédure de référé tendant à la désignation d’un expert indépendant pour avoir une connaissance précise de l’état du site et parvenir à identifier les responsabilités de chacun. 

L'avenir du site

L’enjeu de moyen et long terme est l’avenir du site et plus largement la nécessité pour le Syctom de ne plus être en sous-capacité de traitement.

Le Syctom souhaite reconstruire sur site si cela est faisable techniquement, en accords avec les Maires de Paris et Paris XVII.

Le besoin d’un centre de tri dans la zone sud-est du territoire du Syctom sur le site d’Ivry, en lieu et place de l’actuelle usine, est remis à l'étude. la (re)construction de ces 2 sites doit se faire à l’aune des évolutions réglementaires en cours (consigne pour recyclage, sur-tri, etc.)

Les services du Syctom vont ainsi mener une étude d’opportunités sur ces besoins, y compris conformément aux attendus de la loi.

Visite du Président du Syctom au centre de tri de Paris 17